Jules Bertaut (1877-1959), écrivain, historien.
Correspondance de Jules Bertaut (1877-1959), écrivain, historien à Louis Charles Bellet (1880-1951), homme politique, industriel, directeur de la Revue du Tarn.
12 lettres autographes signées, formats in-8 et in-12. Soit 24 pages écrites entre décembre 1940 et avril 1943 de Cagnes-sur-Mer.
Intéressante correspondance relative aux relations éditoriales que Bellet et Bertaut entretiennent au sujet de la Revue du Tarn et des projets d’articles et d’ouvrages. La correspondance est parsemée de notes de Bertaut sur la situation de la France occupée.
Seule la première lettre est à l’en-tête du journal Le Temps. Bertaut étant en zone libre : « Je suis en zone libre, ce qui me permet de continuer ma collaboration au Temps ».
Il s’intéresse au personnage de Las Casses et souhaiterait rassembler de la documentation et écrire dessus.
Dans les autres lettres, il cite son ouvrage sur Madame de Genlis (publié en 1941 chez Grasset), remercie Bellet lorsqu’il va à Paris de « d’aller voir son appartement ». Il est toujours intéressé par ce qui se passe à Paris, les difficultés de ravitaillement, mais, il précise : « Dans notre coin, nous sommes bien mal ravitaillés, nous aussi… ». Il envie Bellet « d’aller et venir entre les deux zones ».
Il a envoyé son étude sur Las Casses et la commente de même que ses sources bibliographiques. Il ne sait pas combien demander comme rétribution 1 000 francs ?
Bertaut est toujours intéressé par échanger sur les problèmes politiques. Il est perplexe comme son correspondant sur une entente avec l’Allemagne mais se résout : « Au reste avons-nous le choix et pouvons-nous nous montrer difficile ? Et puis un renversement des alliances n’est pas une chose aussi rare ».
Il cite son ami Bellessort qu’il n’a pas pu voir en zone libre. « C’est un de mes amis que j’aime beaucoup et au jugement duquel je me fie bien souvent ».
Son article sur Las Casses va sortir en brochure éditée par la Revue du Tarn puis en livre.
Il y a des problèmes de papier pour les éditions de livres, notamment la version corrigée de son ouvrage Madame de Genlis que Grasset reporte de trimestre en trimestre.
Il cite un autre livre en cours sur Madame de Tellien (qui sera publié en 1946).
Il demande à Bellet de faire une démarche auprès d’un éditeur « en l’espèce l’ancienne maison Calman Levy ».
« J’appréhende comme vous l’extension de la botte sur notre territoire qui deviendrait une fois de plus un champ de bataille et je souhaite ardemment que l’orage s’élargit de nos côtés. Mais je ne puis m’empêcher de constater que si la guerre se prolonge seulement deux ans, les deux tiers des villes de l’Europe seront détruites en quasi-totalité ! Spectacle effarant auquel l’humanité assiste avec une placidité déconcertante qui prouverait que la destruction est bien son destin… »
Concernant Cagnes : « Le pays est très difficile à tous points de vue et ne se prête pas à la culture, petite ou grande, malgré le soleil. Tout cela devient de plus en plus difficile. On me dit, du reste, qu’il en est de même à Paris et qu’il est impossible d’y vivre sans le recours d’envois de vivres. Les restaurants ont beaucoup, paraît-il, augmenté leur prix et on y mange de plus en plus mal. Je ne vous parle pas de ceux de Nice : c’est une infamie. Il serait grand temps que tout cela finisse car nous allons à la négation de tout… »
200,00 €
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