Gaston BONHEUR (1913-1980), écrivain, journaliste, à ses débuts proches
des surréalistes, publie son premier roman : La Mauvaise fréquentation en
1934
Lettre autographe signée adressée au poète Joë BOUSQUET. 2 pages in-4.
Sans date (1933).
Poignante lettre dans laquelle le jeune Gaston Bonheur - il a vingt ans - pleure le décès subit de son ancien professeur de philosophie Claude Louis ESTÈVE qui a accompagné son ouverture au monde des arts et de la culture.
Il n’y croit pas, songe à une blague... « jusqu’à ce que je l’ai vu sur son lit,
yeux clos, bouche entr’ouverte, souriant ». Cependant, il cherche à se consoler : « Il a fallu la vue de sa dépouille pour que je comprenne qu’il n’était pas mort. Son double me le confirmait en marchant à mes côtés sur les
trottoirs ». Il aurait souhaiter publier ses oeuvres. S’adressant directement à Joë Bousquet : « Je l’ai regardé pour vous, mon cher Joë, j’avais la conscience d’une mission à votre égard (...) Ce n’est peutêtrele même Estève que nous aimons mais c’est le même amour ». De même : « Il avait toujours ce cher but de vous faire venir à Paris ».
Il évoque également un souvenir avec Jean Cassou et Guéguen à la Chope Latine, souligne combien il avait une influence bénéfique et sur ses examens universitaires et dit vouloir organiser un numéro spécial de 14.
En même temps Gaston Bonheur souhaite réagir au livre de Joë Bousquet Rendez-vous d'un soir d'hiver : « Je l’aime beaucoup et j’aime son emprise qui le fait lire d’une haleine. C’est comme un roman policier du coeur (la
« secrète » de l’amour) ».
Claude Louis Estève (1890-1933), dit le « Socrate languedocien », fut le professeur de philosophie
de Gaston Bonheur et le prit sous son aile. Il l’emmena souvent chez son ami Joë
Bousquet l’encourageant à publier sa première revue Choc au lycée. Il convaincra la mère de
Gaston Bonheur de le laisser étudier à Paris, en le recommandant, entre autres, à Jean Cassou,
cité dans la lettre. Ses principaux textes ont été réunis dans l’ouvrage Études philosophiques
sur l'expression littéraire après sa mort (1938). Il a laissé également des poèmes.
VENDU