Eugène CRESSOT (1815-1860), poète, mort par inanition.
Le poète est l'un des "réfractaires" dont Jules Vallès dresse les portraits dans son essai (Les Réfractaires, 1865), des personnalités marginales qui subirent leur vie loin de l'idée d'une bohème romantique. Écrivain engagé, Jules Vallès pousse néanmoins le trait jusqu'à être accusé son tour d'avoir romancé la vie d'Eugène Cressot (Le poëte Eugène Cresson (de Dijon) et son biographe Jules Vallès, 1879). Alphonse Daudet qui rencontra lui aussi Eugène Cressot se souvint de "sa physionomie triste et souffreteuse" et fut enchanté par son poème Antoine.
Manuscrit autographe signé intitulé "À Garibaldi". 2 p. in-8. Papier fragile, dépôt d'un point de matière rouge au verso.
Convoquant Dieu et l'Antiquité grecque, le poète dresse le portrait d'un homme simple, anti-héros, qu'il pare de toutes les qualités :
(...)
"Et le ciel t'a donné la première victoire
Car tu ne vas pas au combat
Ivre de ce néant qu'on appelle la gloire
Dans ta grande âme, tu n'as pas
Soif de donner, sur Terre, un soutien à ton trône"
(...)
"Tu vivras encore bien des jours
Car tu portes en toi la liberté du monde
Tu laboures avec le fer
La cendre des héros qui deviendra féconde".
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