Pierre aubry

Pierre AUBRY (1874-1910), archiviste, paléographe, musicologue, philologue

 

Lettre autographe signée adressée au musicologue et compositeur, archiviste-bibliothécaire de l'Opéra de Paris Charles MALHERBE (1853-1911). 7 pages et demie. Dieppe, 21 août 1909. En-tête de Hôtel Métropole.

Un an avant son « suicide », cette longue lettre évoque « l’affaire Beck-Aubry » liée à la revendication de paternité du procédé de transcription rythmique de mélodies médiévales. Elle relate son état d’esprit après un arbitrage en sa défaveur pour plagiat.

 

« Je suis ici tellement tranquille ! Je manque d’excellents soles frites que j’adore ; j’arbitre des tournois d’épée, mon péché mignon ; j’entends au Casino la Javotte de M. Saint-Saens... ».

« J’ai oublié mon invisible et peureux adversaire, M. Beck, et j’ai oublié tout le fatras de mes études passées ».

« Je ne sais si la musicologie a bien besoin de moi... ».

Il évoque qu’il a tout donné pour l’histoire de la musique : « c’est pourquoi (...) il y a quelque chose qui s’est très douloureusement brisé ».

 

« Ayant accusé Beck de plagiat concernant l’interprétation rythmique des mélodies troubadouresques, Aubry avait appelé à Paris un tribunal composé exclusivement de spécialistes français, dont certains étaient assez proches de lui. Quand, à sa grande surprise, le jury vota, non en faveur de l’éminent expert français mais en faveur du jeune étudiant allemand, Aubry souffrit une « dépression nerveuse ». Le 31 août 1910, pendant qu’il prenait ses vacances à Dieppe, il arrangea un « suicide déguisé » durant un entraînement d’escrime, selon le témoignage d’un de ses étudiants à l’époque », extrait des Cahiers de recherches médiévales et humanistes par John Haines, 2013.

 

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