Albert FLOCON (1909-1994),
graveur français d’origine allemande.
Ces deux lettres sont l'occasion de rappeler l'itinéraire
hors du commun de cet artiste. Élève de Josef Albers à l’école d’art du Bauhaus
à Dessau (Allemagne), Albert Flocon travaille ensuite pour le décorateur de
théâtre Oskar Schlemmer. Jusqu’en 1945, avec sa famille, il fut largement
occupé à fuir la montée du nazisme, le nazisme puis le régime de Vichy. Il
s’installe en effet en France à la fin de 1933, travaille comme dessinateur publicitaire
auprès de Victor Vasarely. En 1939, au début du conflit mondial, il s’engage en
tant qu’Allemand dans la Légion étrangère. En 1941, il entre dans la
Résistance. Son épouse et sa première fille sont déportées à Auschwitz en 1944.
En 1945, avec ses deux autres enfants, Albert Flocon revient à Paris, change de
nom (il est né Mentzel) pour prendre celui de sa grand-mère maternelle. Le
graveur fonde en 1949 avec Johnny Friedlaender l’atelier de l’Ermitage. En
1964, Albert Flocon obtient la chaire de perspective aux Beaux-arts de Paris.
2 lettres autographes signées adressées à la
galeriste suisse Gisèle Réal.
1) 1 p. in-4. Paris, 30 juillet 1951. En-tête. Enveloppe conservée.
« Devant les difficultés matérielles de plus en plus
grandes nous nous sommes décidés à prendre quelques jeunes pensionnaires (…)
si vous connaissiez du monde nous serions heureux de recevoir des personnes
venant de votre part ».
Il en décline les attraits : « forêt de Fontainebleau,
Seine, sports, équitation, peinture, gravure, conversation », même s’il est
angoissé à l’idée de ne plus travailler seul.
2) 1 p. in-4. Tossa de Mar, 13 septembre 1954. En-tête.
Il a bien reçu les invitations de son exposition prévue à la
galerie de Gisèle Réal et donne des nouvelles de ses vacances en Espagne : « J’ai
pu travailler dans un paysage qui me plaît beaucoup (…) notre patelin
est gentiment arriéré de 50 ans » mais « le confort moderne n’est pas
absolument indispensable ».
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