Pierre LÉAUD (1909-1996), scénariste, romancier, père
de l’acteur Jean-Pierre
Léaud
Manuscrit autographe (brouillon) d’un entretien sous
forme de questions et de réponses qu’il a rédigé à la suite du prix du meilleur
scénario qui lui fut décerné en 1971 pour son roman La Longue Nuit d'Antropos
(Éditions France-Empire, 1971). Le jury, présidé par Georges Siménon, fut
composé d’Yves Allégret, Paul Andréota, Maurice Bessy, Fred Orain, Jean Redon,
Albert Simonin, Henri Spade. 6 pages in-4, 1 page in-12. Plusieurs
projets et dessins de bandeaux.
Cinéma et politique...
« Je ne vais jamais voir un film pour un comédien mais
pour son sujet et son metteur en scène. Je trouve l’apport de l’auteur et du
metteur en scène plus important pour la réussite finale du film. Jamais un bon
acteur n’a sauvé un sujet médiocre d’une mise en scène inexistante ».
Il cite les personnalités littéraires et du cinéma qu’il
admire : Breton, Lautréamont, Rimbaud, Balzac, Proust, Hemingway, Méliès,
Charlie Chaplin, von Stroheim, Fellini, Visconti, Truffaut, Chabrol,
Jean-Pierre Léaud, Mastroianni, Perrin, Jacqueline Pierreux, Mia Farrow.
Évoquant Godard, il précise : « Je suis pour la contestation
à condition qu’elle ne débouche pas sur la négation ». Parmi les scenarii qu’il
aime : Le Couple idéal (Bernard Roland, Raymond Rouleau), Scandale (René Le
Hénaff, il est l’auteur du scénario), Vesuvio, Les Dernières Aventures de Fra
Diavolo…, et les adaptations de Pierre Benoit.
Pierre Léaud parle ensuite de son roman dont l’histoire se
déroule en Grèce. À la question : « Allez-vous en Grèce malgré le régime
franquiste ? », il répond : « Je ne crois pas que l’air, le soleil et les
paysages soient un monopole d’un gouvernement. De plus je pense que les
améliorations apportées au régime franquiste proviennent de l’affluence des
touristes qui ont colporté des idées nouvelles ».
Il soutient que l’invention de la démocratie par la Grèce
était en partie une illusion puisque seulement 30 % de la population en
bénéficiaient. Une proportion qui n’est pas atteinte dans de nombreux autres
pays où « Le bulletin glissé dans l’urne est l’expression d’un
conditionnement ».
Il est joint d’autres documents autographes : une présentation
d’une annonce de la remise du prix, des esquisses manuscrites du bandeau devant
accompagner son livre, dont une signée par Pierre Léaud qu’il projetait
d’envoyer à un ami, une lettre tapuscrite signée d’Yvon Chotard, P.D-G des
Editions France-Empire, une lettre d’acceptation de son inscription à la
Société des Gens de Lettres.
Envoi soigné