Jules Cambon très intéressante lettre sur Algérie antisémitisme autographe

Jules CAMBON (1845-1935), diplomate, alors gouverneur général de l'Algérie.

Intéressante lettre sur certains événements qui secouent l'Algérie, notamment l’antisémitisme et le monde musulman.

Lettre autographe signée adressée à « Monsieur le Ministre ». 4 p. in-4. Alger, 9 février 1897. En-tête Cabinet du Gouverneur général de l’Algérie.

Il a dû retarder son départ pour la France de 48 heures « à cause de la situation troublée dans laquelle l’affaire des étudiants a mis Alger en ce moment ». Il a calmé « les esprits qui étaient un peu surexcités de tous les côtés », et va veiller à ce qu’il n’y ait pas de désordre.

Jules Cambon fait référence à la nomination, en janvier 1897 à Alger, en pleine affaire Dreyfus, d'un éminent spécialiste du droit romain, le professeur Lévy, à l’École de droit, ce qui provoqua des réactions de la Ligue anti-juive et des radicaux. Le 1er février, l’association des étudiants vota en assemblée générale une grève illimitée et exigea le rappel du professeur Lévy en France.

Il écrit ensuite un long développement sur ce qui se passe en Orient et qui le préoccupe davantage. Il fait d’abord référence à la guerre turco-russe de 1877 (« il y a eu chez les musulmans d’Algérie une véritable émotion »), rappelle, à l’occasion d’un échange entre les sultans de Turquie et du Maroc, « les liens étroits qui unissent les uns aux autres tous les musulmans pour ne pas s’en préoccuper », mettant en garde sur l’état d’esprit dans lequel pourrait se trouver « nos sujet musulmans ». « On oublie toujours à Paris qu’en Algérie, on est en Orient ».

Jules Cambon pense que des nominations comme celle du professeur Lévy à une chaire de la faculté est regrettable. Il cite une autre nomination problématique d’un citoyen de confession israélite nommé conseiller à la Cour d’Alger, les justiciables refusant la juridiction de la cour.

« Il est évident que nous ne devons pas céder aux préjugés de races et épouser les rancunes fanatiques de nos algériens musulmans, trop imités par nos algériens français ».

« Quant aux indigènes qui pourraient être plus ou moins fanatisés par quelques derviches ou quelques marabouts (…) envoyés de Constantinople ou de Djeddah, je donne les ordres nécessaires pour qu’une surveillance sévère soit nécessaire sur tous les voyageurs et tous les pèlerins ».

Il termine sa lettre en disant au ministre, qu’à son retour à Paris, il va faire une « chevauchée dans notre Sud pour voir les tribus par [lui]-même et les remettre dans la bonne voie ».

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