RACHILDE (1860-1953),
écrivaine.
Rachilde dresse un cruel état du théâtre en réponse à un manifeste
pour un « théâtre nouveau ».
Lettre autographe signée rédigée au dos du papier à
en-tête du Mercure. 3 p. in-8. Non datée [vers 1900]. Les 2 p. 1/2 sont numérotées
par l’écrivaine de même qu'annotées d’une autre série de chiffres : « 22
», « 23 », « 24» par une autre main. La
lettre a possiblement été publiée en tant que réponse à un manifeste.
Caustique, Rachilde débute ainsi : « Je trouve, cher
Monsieur, votre manifeste d’un grandiose peu pratique… » et ne se berce pas
d’illusions « par ces temps de réalités brutales ».
Elle lui fait part de trois séries d’objections en fonction
de sa propre expérience.
« Il n’y a pas de dramaturges chez les jeunes. Le théâtre
de Paul Fort est encore plus mort du manque de pièces que d’autre chose ». Et
d’évoquer Camille Mauclair et son bras droit Lugné Poe qui n’auraient
reçu aucun manuscrit malgré ses appels, ainsi que le Théâtre de l’OEuvre. Il
faut désormais s’adresser à l’étranger (Ibsen, Maeterlinck) car «
pas un jeune ne veut se risquer au nom de la France».
« Les jeunes, symboliste, idéalistes, romans, etc. ne
tiennent pas à être joués sur une nouvelle scène pour essuyer les plâtres »,
ils attendent que Jules Clarétie (l’administrateur de la Comédie-Française) leur
demande « leur chef d’œuvre ». Rachilde égratigne le « nouveau » qui
ne souhaite que rentrer dans la « routine ».
« Un théâtre nouveau est inutile pour le public parce
que, tel qu’il est exercé en France, l’art dramatique suffit parfaitement au Français
né Gaulois » et ne retient que leur envie « d’obscénités » ou «
bouffonneries ». Elle milite alors pour un « théâtre franchement international
».
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